Soixante ans du circuit Bugatti – Un commissaire en piste ou l'action à 120 %
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Soixante ans du circuit Bugatti – Un commissaire en piste ou l'action à 120 %

Sorti de terre en 1965 et inauguré l’année suivante, le circuit Bugatti sait pouvoir compter sur ses commissaires de piste. Parmi eux, Stéphane Galasso se prépare avec son pick-up d’intervention à ses premières 24 Heures Motos, après deux éditions des 24 Heures Camions.

Sur tous les événements du circuit Bugatti comme pour les 24 Heures du Mans, les commissaires de piste bénéficient d'une solide réputation dans la galaxie mondiale des sports mécaniques. Ce que confirme d'emblée Stéphane Galasso, Parisien de naissance installé au Mans dès sa prime jeunesse : « Les commissaires du Mans sont très bien cotés, avec beaucoup de remarques positives. Ce qui me séduit, c’est la proximité (j’habite à un quart d’heure du Mans), la mécanique, le bruit, les ambiances. Quand je suis venu pour la première fois sur le circuit, je voyais tous ces gens habillés en orange, qui semblaient constituer un cercle fermé. Puis mon épouse s’est renseignée et m’a dit un jour que nous aussi, nous pouvions être commissaires. Nous le sommes devenus tous les deux, et ma fille a suivi le mouvement à cette époque. »

Si les commissaires, leur combinaison orange et leurs drapeaux multicolores en bord de piste sont bien l’image qui vient instantanément à l’esprit, Stéphane Galasso occupe une place différente, tout aussi indispensable, et qui l’a rapidement comblé : « La première année, j’étais en poste au drapeau, puis on m’a demandé si ça ne m’intéressait pas de faire du pick-up. Je suis donc aujourd’hui dans ce qu’on appelle l’intervention pick-up. Notre véhicule est équipé pour le nettoyage de la piste et l’intervention incendie : 400 litres d’eau, balayeuse, caisse à outils, extincteurs. Et une équipe constituée d’un chef de bord, d’un conducteur, et généralement de deux autres équipiers. C’est exactement ce qu’il me fallait. Il faut être à 120 % et réactif dans la seconde. Quand il faut nettoyer la piste, par exemple, il faut travailler le plus vite possible, c’est intense, et être dans l’action, c’est ce que j’aime. C’est assez paradoxal : partir en intervention, nous n’attendons que ça, mais en même temps, si nous n’intervenons pas, c’est que tout va bien. »

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L’intervention pick-up nécessite également pour Stéphane Galasso une approche et une connaissance particulières du tracé du circuit Bugatti et de ses voies de service, car il est souvent au volant : « Quand on intervient en prenant la piste, la principale difficulté est le poids du véhicule, qui atteint plus de deux tonnes à pleine charge. Même si on n’est pas pilote professionnel, il faut connaître les bonnes trajectoires. C’est pourquoi je fais aussi des roulages en semaine, pour prendre le temps d’assimiler le circuit. C’est une autre problématique quand nous empruntons les voies de service (parallèles à la piste, NDLR), car elles sont plus étroites. Là, il s’agit de trouver un équilibre entre cette étroitesse et la vitesse idéale, car nous devons tout de même arriver le plus vite possible sur le site d’intervention. »

Sa première expérience en « mode 24 heures » sur le circuit Bugatti, Stéphane Galasso l’a vécue lors des deux dernières éditions des 24 Heures Camions : « C’est une très bonne ambiance : la parade, les camions eux-mêmes, bien sûr, qui sont impressionnants. En course, on n’imagine pas qu’ils puissent aller aussi vite, et on ne se fait pas de cadeaux, que le pilote soit masculin ou féminin ! Je me souviens que l’année dernière, j’étais parti en intervention quand Jennifer Janiec est sortie alors qu’elle était en bagarre en piste. »

"Quand nous intervenons en pick-up en prenant la piste, il faut connaître les bonnes trajectoires même si on n'est pas pilote professionnel."
Stéphane Galasso, commissaire

Alors qu’il se prépare à vivre ses premières 24 Heures Motos en tant que commissaire, Stéphane Galasso a également connu le MotoGP en tant que spectateur : « J'ai assisté au Grand Prix de France à la grande époque de Valentino Rossi. Je ne connaissais pas le MotoGP, mais j’ai vu un public de grands passionnés. Dès qu’il se passe quelque chose avec leur pilote préféré, on entend instantanément les cris des spectateurs ». Du 17 au 20 avril prochains, Stéphane Galasso sera pour la première fois commissaire sur l’autre grand rendez-vous sur deux roues du circuit Bugatti, prêt à intervenir au volant de son pick-up Volkswagen.