Club ACO - Dans les coulisses du stage de récupération de points
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Club ACO - Dans les coulisses du stage de récupération de points

Vitesse, inattention, alcool... Le panel de participants à un stage de récupération de points est divers. L’association Aramis au Mans, partenaire de l’ACO, en propose deux par mois. L’objectif : récupérer 4 points mais aussi permettre de réfléchir sur sa conduite. Immersion avec un groupe de stagiaires.

Pour certains, leurs permis ne tient plus qu'à un fil. Pendant deux jours, des stagiaires vont suivre un programme, entre discussions et ateliers en groupe, pour prendre conscience de leur manière de conduire, des autres usagers de la route, des risques... 
8 h 30. Autour de tables disposées en forme de U, les mines sont grises. Les 17 participants sont installés dans une petite salle du centre de formation des apprentis du Mans pour suivre un stage de sensibilisation à la sécurité routière, plus communément appelé stage de récupération de points.

Ils ont entre 18 et 60 ans, toutes catégories socio-professionnelles confondues. Une femme est présente. Tous préféreraient être ailleurs. « Beaucoup de stagiaires ont la sensation d’être des victimes d’un système répressif », glisse Joël Gaucher, président de l’association Aramis (association pour la responsabilisation des automobilistes et motocyclistes en infraction de la Sarthe).

Et les deux formatrices agréées du stage le savent. Elles débutent la journée tout sourire en rappelant les règles : présence, participation, respect, confidentialité et disponibilité. Une fois cela dit, les stagiaires ont le choix. « Vous avez la possibilité de rester, ou pas. Si vous êtes présents pendant les deux jours et que vous respectez les horaires, vous aurez votre attestation vous donnant 4 points », précise Marie, psychologue.

Grisés par la vitesse

Personne n’hésite. Certains ont leur permis sur la sellette. Jean* a bien calculé afin de pas réceptionner un récent courrier lui indiquant son dernier retrait de points. « Sinon je n’avais plus de permis. J’ai pris ce stage en urgence. » Il n’est pas le seul dans une situation critique. Beaucoup sont des conducteurs en permis probatoire (minimum de 6 points), pour lesquels une perte de points est alarmante.

9 h 30. Les stagiaires doivent se présenter en tant que conducteur et expliquer pourquoi ils sont là. Les jeunes en permis probatoire pointent des problèmes de vitesse excessive, de manque de concentration et d’usage de téléphone au volant. Certains se sentent « dangereux » alors « essayent de faire attention », d’autres estiment avoir été « injustement verbalisés ». Pour cette catégorie de conducteurs, Joël Gaucher voit aussi défiler des problèmes d’alcool, de stupéfiants et même de non port de la ceinture de sécurité.

D’autres participants, eux, ne sont plus en permis probatoire depuis longtemps. Ils ont des professions prenantes et considèrent leur voiture comme leur « deuxième bureau ». Bernard*, sous pression professionnelle, a accumulé de petites pertes de points, à cause de la vitesse. Romain*, cadre dans l’immobilier, est l’auteur d’un excès de vitesse de plus de 40 km/h, qui lui a fait perdre 4 points d’un coup.

« Pas des conducteurs exemplaires »

Ces personnes représentent la majorité des stagiaires qui défilent chez Aramis. « Nous avons aussi quelques motards, qui ont encore une autre approche de la vitesse, et des routiers », complète Joël Gaucher. A noter : la moitié des stagiaires présents sur ces deux jours a déjà assisté à un stage de récupération de points. « Ce sont souvent des récidivistes, appuie le président de l’association. Beaucoup pensent qu’ils ne sont pas plus dangereux que les autres. Mais il faut savoir que, sur toute la population française détentrice d’un permis de conduire, seul 1 % des conducteurs suivent des stages ! »

10 h. Le programme a été exposé : données de la sécurité routière, accidentologie, quel conducteur suis-je, quelles influences œuvrent sur moi, quelle est ma motivation à changer ma conduite... Certains stagiaires râlent contre les deux formatrices. Ils ont peur d’entendre un discours moralisateur. Ce qui, à la surprise de tous, serait pourtant du goût de Paul*. « Nous sommes ici car nous ne sommes pas des conducteurs exemplaires. Alors, c’est normal qu’on nous fasse la leçon ! »

*Les prénoms ont été modifiés pour conserver l’anonymat.

AVANTAGE MEMBRE ACO : REMBOURSEMENT DU STAGE DE RÉCUPÉRATION DE POINTS

Si vous avez perdu des points sur votre permis, vous pouvez passer un stage de récupération de points. En tant que membre ACO, votre Club prend en charge votre stage effectué dans un centre de formation accrédité par les pouvoirs publics, jusqu’à 200 euros.

Pour cela, vous devez être membre au moment de l’infraction et du stage, et avoir perdu au moins 6 points. Alors, la prise en charge s’élève à 200 euros si vous êtes adhérent depuis au moins 24 mois. L’ACO vous rembourse 100 euros si vous êtes dans les 24 premiers mois de votre adhésion.

Pour les autres*, vous bénéficiez d’une remise de 10% sur le coût d’un stage réalisé chez Aramis, centre partenaire de l’ACO au Mans. Pour rappel, les membres en formule Mobility, Mobility Elite, 18-25 et 18-25 Elite peuvent bénéficier de ces avantages.